Cet article est extrait du 9ème numéro du magazine Artisanat & Attractivité
Ce nouveau numéro met en lumière des enjeux majeurs pour l’avenir de l’artisanat francilien. La transmission d’entreprises artisanales, enjeu clé face au départ à la retraite de nombreux dirigeants, y est explorée sous toutes ses facettes.
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Un engagement fort pour la sauvegarde et la transmission des métiers d'Art
Depuis quelques années, les Hauts-de-Seine se distinguent par leur engagement dans la préservation du patrimoine artisanal. Grâce à la réalisation d’une série de sites tels que la Verrière à Suresnes, le Potager du Dauphin à Meudon et le Jardin des Métiers d’arts et du design (JAD) à Sèvres les collectivités alto-séquanaises ont pris des mesures décisives pour conserver et transmettre les savoir-faire traditionnels. Ces projets incluent des initiatives de réhabilitation du bâti ancien pour y aménager des espaces dédiés à la pratique de métiers ancestraux tels que la dorure, le vitrail, le travail du bois, la tapisserie, la mode, ou encore la Modisterie.
Le projet des écuries de Richelieu, dont la première pierre a été posée en septembre dernier, marque un nouveau jalon dans cet effort. Cet espace dédié aux métiers d'Art symbolise la volonté de la collectivité de renforcer la transmission de ces savoir-faire.
Les pôles spécialisés : un modèle de collaboration entre artisans
Pour soutenir cette dynamique, des pôles spécialisés dans les métiers d’Art sont aménagés à travers le département. Ces lieux de rencontre et d’échange favorisent la créativité et l’innovation, tout en permettant aux artisans d’art de travailler dans un environnement propice à la concentration. Ces pôles sont des espaces de symbiose, où l’authenticité des métiers traditionnels rencontre les innovations contemporaines.
Un exemple particulièrement marquant est le JAD (Jardin des métiers d’Art et du Design) à Sèvres, porté par le Département des Hauts-de-Seine. Ce pôle innovant combine savoir-faire ancestraux et technologies modernes, offrant ainsi aux artisans un lieu idéal pour faire évoluer leurs techniques tout en restant fidèle à leurs traditions. Le JAD devient ainsi un véritable incubateur de talents, offrant une passerelle entre le passé et l’avenir des métiers d’Art.
Des ateliers à taille humaine pour une approche locale et humaine
Ces ateliers, concentrant entre 10 et 20 artisans, offrent des espaces de travail adaptés à leurs besoins techniques et à leurs contraintes financières. Bien que ces lieux ne soient pas des boutiques ouvertes au public, ils permettent aux artisans de recevoir leurs clients sur rendez-vous, garantissant ainsi une qualité d'accueil et de service à la fois personnalisée et intime.
Ces espaces ont l'avantage de permettre aux artisans locaux, souvent installés à domicile, de pouvoir exercer leur métier au sein de leur commune d'habitation, dans des conditions favorables à leur développement professionnel. Cela réduit également les risques financiers, en offrant un cadre stable et sécurisé.
Un intérêt croissant du public pour les métiers d’Art
L’engouement pour les métiers d’Art semble croître de jour en jour, comme l'atteste Étienne Lengereau, maire de Montrouge. Dans l’interview qu’il a accordée à notre magazine, il souligne l’importance de ces initiatives pour dynamiser la vie locale tout en préservant un patrimoine unique.
Les journées portes ouvertes et les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA) permettent au grand public de découvrir ces artisans d’exception, souvent invisibles dans la vie quotidienne, et de mieux comprendre les enjeux liés à leur pratique. Ces événements sont l’occasion de mettre en lumière le travail de ces créateurs locaux et de les valoriser au sein de leur communauté.
⬇️ Prochain sur la liste des pôles dédiés aux métiers d’Art dans le département des Hauts-de-Seine, les travaux de rénovation des anciennes écuries du Château de Richelieu à Gennevilliers ont commencé en septembre 2024 pour une durée de 24 mois.
Un modèle à suivre pour la sauvegarde des métiers d’Art
Le Département des Hauts-de-Seine montre l’exemple avec ses projets d’envergure, mais aussi à travers ses actions de terrain à taille humaine. En mettant en place des infrastructures adaptées et en favorisant l’échange entre artisans, la collectivité répond à un double objectif : préserver un savoir-faire séculaire tout en stimulant la créativité et l’innovation. Les initiatives menées dans ce cadre ne sont pas seulement des témoignages de la richesse artisanale du département, mais aussi des leviers essentiels pour la survie de ces métiers dans un monde en perpétuelle évolution.