Un coût façonné par la main et la machine
Candice, 18 ans, a obtenu son permis récemment. Un soir, en tentant de se garer dans son garage, elle racle la portière arrière gauche contre le mur. Résultat : peinture rayée et enfoncement de la carrosserie. Elle n’a pas encore consulté de professionnel.
« Honnêtement, je n’ose pas aller faire un devis. Je crains qu’on m’annonce une somme que je ne peux pas assumer. Comme je suis encore en période probatoire, je redoute aussi l’impact si je fais passer ça par mon assurance ».
Son cas est représentatif d’un public nombreux — jeunes conducteurs, petits rouleurs, propriétaires de véhicules de seconde main — qui hésite ou renonce à réparer un dommage pourtant visible. Pour ces automobilistes, le coût est un frein réel, mais compréhensible.
Derrière une portière redressée, repeinte et lustrée, il n’y a pas que des outils. Il y a des heures de travail. La main-d’œuvre représente jusqu’à 60 % du coût total. Poncer, redresser, lisser, peindre… Chaque étape mobilise un professionnel formé, souvent dans des centres comme ceux de la CMA Île-de-France, où l’on apprend dès l’apprentissage à rendre l’invisible visible.
Le prix moyen d’une réparation de portière oscille entre 300 et 800 €, selon la gravité des dégâts et le modèle du véhicule.
En cas de remplacement complet : de 900 à 1 200 €, sans compter parfois les capteurs ou éléments électroniques à reprogrammer.
Une technique de plus en plus fine
Le débosselage sans peinture, méthode plébiscitée pour les petits impacts, permet une réparation plus rapide et moins coûteuse. Mais elle a ses limites : pas de rayure, pas de pli, pas de peinture à reprendre. Pour tout le reste, retour à l’atelier traditionnel, à la cabine de peinture, aux gestes précis et millimétrés.
Et la peinture, justement, représente jusqu’à 25 % du tarif. Non, ce n’est pas « juste une couche de peinture » : c’est une science de l’ajustement des teintes, un vrai travail pour éviter les décalages de couleur entre deux pièces.
Beaucoup découvrent le prix réel de la réparation en l’absence de prise en charge par l’assurance. Et là, surprise : le moindre choc, mal remboursé, peut coûter plusieurs centaines d’euros. D’où l’intérêt de comprendre la réalité économique de ces métiers.
"Après les pare-chocs, La portière, c’est ce qu’on répare le plus souvent.", explique Nicolas Dautresme, directeur de la Nouvelle Carrosserie Vergniaud (92). « Mais oui, les coups sont beaucoup plus visibles sur les portières et les clients privilégient ce genre de réparation. Pour effectuer des réparations parfaites et pérennes, il faut du temps et donc ça a forcément un coup».
Une économie qui forme, qui embauche, qui innove
La carrosserie, souvent sous-estimée, est un secteur qui recrute, qui forme, qui transmet. Chaque année, des centaines de jeunes se forment à ces gestes techniques au sein des Centres de Formation de la CMA Île-de-France, du CAP au Bac Pro, pour répondre à une demande croissante.
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Contact presse :
Julia Navarro