Un début de carrière les mains dans la matière
Jérémy Barbedienne a commencé son parcours professionnel en cuisine, avec un CAP. Il cherchait un métier manuel, concret, qui lui offrait indépendance et opportunités de voyage. “Je n’aimais pas les études, mais j’aimais travailler. La gastronomie française pouvait m’ouvrir des portes”, explique-t-il.
Ce choix l’a conduit à rêver d’étoiles, de performance, et d’une carrière de grand chef. Une ambition nourrie par la lecture de Thuriès Magazine et l’envie de rejoindre les grandes cuisines parisiennes.
Changer de voie sans renier son parcours
Avec le temps, Jérémy a voulu élargir son horizon. La peur de rester enfermé dans une voie, les doutes de son entourage, le manque de diplômes… tout laissait penser que la reconversion serait difficile. Mais il a choisi de se former au développement web.
“J’ai rejoint une formation avec des profils très variés. Pour la première fois, tout le monde repartait à zéro.” Grâce au soutien de son frère, il a pu financer ce projet. Un pari gagnant : “C’est le meilleur investissement de ma vie.”
Une évolution vers la gestion et la stratégie
Petit à petit, Jérémy a pris des responsabilités. D’abord en freelance, puis sur un poste de coordination et de pilotage. “Ce n’était pas mon métier d’origine, mais j’étais à l’aise.” Pendant plus de quatre ans, il a managé des équipes, piloté des projets à l’échelle nationale et participé à la croissance d’une entreprise en plein essor.
Il le dit lui-même : “On n’est pas obligé de rester dans ce pour quoi on s’est formé. La compétence, la rigueur et la curiosité peuvent aussi construire une légitimité.”
Faire le lien entre terrain, gestion et stratégie
Aujourd’hui, Jérémy évolue dans un domaine en plein développement : le Revenue Operations (aussi appelé RevOps). Ce métier consiste à optimiser tous les processus qui permettent à une entreprise de générer du chiffre d’affaires. Il travaille en lien direct avec les équipes commerciales, marketing et service client pour fluidifier les actions, analyser les performances et améliorer la prise de décision.
“C’est un rôle à fort impact business, où chaque choix a un effet direct sur les résultats de l’entreprise. Mon expérience du terrain m’aide à rester concret, même dans les sujets les plus stratégiques.”
Le terrain comme meilleure école
Selon lui, le travail manuel développe des qualités précieuses : rigueur, discipline, sens du détail et esprit d’équipe. “La cuisine a été ma meilleure école de management. Elle m’a appris à anticiper, prioriser, décider vite.”
Aujourd’hui, il pilote des stratégies, accompagne des dirigeants et poursuit en parallèle une formation à HEC pour consolider ses compétences théoriques.
Un message clair pour les jeunes
À ceux qui commencent un métier de terrain, Jérémy donne un conseil simple : “Oui, tu peux viser autre chose plus tard. Mais il faut que ce soit un vrai choix, pas une fuite.”
Pour lui, l’apprentissage n’est pas une impasse. C’est une voie solide pour entrer dans la vie active, acquérir des compétences concrètes et construire une carrière. “J’ai commencé avec un CAP. Aujourd’hui, je travaille avec des dirigeants. Rien ne m’a enfermé. Tout m’a servi.”